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MONSTRES

On ne danse pas pour rien

Compagnie BANINGA / UNE CRÉATION DE DELAVALLET BIDIEFONO

Pour une présentation du spectacle : 

http://www.halleauxgrains.com/site/spectacles/monstres/

La danse est sans doute un des coeurs culturels de l'Afrique. Il n'existe pas "une" danse africaine, mais la danse, dans son rapport au sacré, au politique, à la spiritualité, est ce qui permet de définir une unité africaine.

L'histoire de la danse africaine en Europe est d'abord une histoire tragique : avilie et niée par les représentations coloniales, la danse est considérée comme simple folklore. Dans les zoos humains que l'on trouve encore en 1931, lors de l'exposition coloniale, les danseurs africains sont présentés comme des curiosités, systématiquement sexualisés ou animalisés.

 

Mais la lutte des Africains, des Antillais, pour retrouver leur force, leur dignité et leur liberté a renversé ces représentations. Il fallait une lutte politique pour se libérer. Il fallait aussi une lutte culturelle. Les ballets de Guinée, dans les années 50, ont eu pour ambition de faire reconnaitre la danse africaine dans le monde, de montrer que l'Afrique n'était pas une terre inculte et sans civilisation. 

Certains chorégraphes ont aussi proposé des pièces très politiques et très critiques à l'égard de la domination occidentale : c'est le cas par exemple de Robyn Orlin qui a présenté sa pièce " DADDY, I’VE SEEN THIS PIECE SIX TIMES BEFORE AND I STILL DON’T KNOW WHY THEY ARE HURTING EACH OTHER... ", à Blois, il y a quelques années : carricature de la danse classique, du désir des occidentaux de l'imposer partout, néo-colonialisme culturel, beauté d'une danse nouvelle prenant ses racines dans les danses africaines : nous avions passé une belle soirée.

Il s'agit maintenant, pour certains chorégraphes africains, de poursuivre une réflexion sur la danse. Construire un centre de danse contemporaine au Congo est la poursuite d'une lutte politique : la danse contemporaine peine à être reconnue en Afrique. Elle est considérée comme une danse de blancs et l'on craint le retour d'un néo-colonialisme culturel. Il s'agit, pour notre chorégraphe, de construire un lieu libre dans lequel une création est possible. Il ne s'agit plus aujourd'hui de faire reconnaître la danse africaine en occident : elle est désormais connue, pratiquée : une partie du combat est gagné. Il s'agit désormais de redonner à la danse africaine sa liberté pleine et de ne pas la laisser se renfermer dans une culture traditionnelle fixe, qui n'évoluerait plus et qui, par là, finirait par mourir. Elle doit pouvoir, sans oublier ses racines et son histoire, évoluer et continuer de dire ce qu'est son temps, ce que sont les hommes aujourd'hui, ce que l'on peut encore faire politiquement, ce que l'on peut encore construire. Si la troupe que nous allons voir n'a pas oublié les racines de la danse africaine, ses pas, son sens, ses rythmes, elle propose une danse contemporaine, seule capable de parler du Congo aujourd'hui.

La difficulté pour imposer la danse contemporaine au Congo

Présentation du spectacle.

Et pour un entretien avec le chorégraphe autour du spectacle : 

https://www.theatre-video.net/embed/mBNwF3AL

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